Au bon endroit, au bon moment, ces trois factrices ont su agir avec bravoure alors que leur tournée prenait un caractère hors-norme. Lisa Pernil, Marie-Bernard Forveille et Véronique Juillot se sont toutes les trois retrouvées dans des situations difficiles, qu’elles ont su affronter habilement.
LISA PERNIL
Factrice à Montbrison (42)
« Je faisais ma tournée à vélo, c’était l’hiver. Je passais dans une rue quand soudain, j’ai entendu des pleurs. J’ai arrêté mon vélo et j’ai cherché d’où ils venaient. C’était de la poubelle ! En ouvrant le couvercle, les pleurs reprenaient de plus belle. Ma première réaction a été de penser que cela devait venir d’un poupon, un jouet pour enfant, mais j’ai quand même voulu en avoir le cœur net. J’ai soulevé un premier sac et j’ai découvert qu’il y avait un tout petit bébé en dessous, déposé dans un autre sac… D’instinct, je me suis emparée de mon écharpe, j’ai enroulé le nourrisson dedans et je l’ai gardé contre moi jusqu’à ce que les secours arrivent. »
MARIE-BERNARD FORVEILLE
Factrice à Paris (75)
« C’était une tournée habituelle, je descendais la rue avec mon caddie. Arrivée dans le hall d’immeuble. J’ai aperçu deux hommes qui sonnaient à l’interphone. Ils se sont engouffrés aussitôt dans l’ascenseur. Arrivée à l’étage, j’ai entendu des cris. Quand il m’a vu un homme est sorti, m’a bousculée et a bondi vers l’ascenseur, suivi d’un second. C’est quand j’ai aperçu le visage de ma cliente en sang que j’ai saisi mon portable pour les prendre en photo, mais l’un des types s’est retourné et m’a aspergée de bombe au poivre. Ils ont pris la fuite, avec des bijoux. Ma réaction était humaine : si je vois quelqu’un en danger, je ne vais pas rester inerte, c’est dans mes gènes. »
VÉRONIQUE JUILLOT
Factrice à Toulouse (31)
« C’était un samedi de janvier, j’étais restée à mon bureau à Toulouse-Capitole. Mon chef est venu me voir pour me demander de remplacer un jeune collègue qui devait visiter une dame âgée. Je suis passée chez cette dame de 97 ans. J’ai sonné, et j’ai entendu appeler au secours d’une voix très faible, puis plus rien. Ça m’a beaucoup inquiétée. Avec mon responsable, on a alerté les pompiers. Lorsqu’ils ont ouvert, ils l’ont découverte en chemise de nuit sur le sol, déshydratée. Elle avait perdu l’équilibre la veille et était étendue là depuis plus de vingt-quatre heures. Les pompiers l’ont fait boire et manger, et elle n’a heureusement pas eu besoin d’être hospitalisée. J’ai pu prendre de ses nouvelles ensuite en appelant son fils. »
Photographe : Laura Pelissier
Assistants : Bérénice Gasquet, Axelle Leskerpit, Frédéric Magalhes, Lily-Violette Bros
Journalistes : Valentin Pasquier, Anaïs Pommier-Vallière