Intervenir par instinct et sang-froid pour sauver une vie : voici l’exploit de ces postiers. Ayant tous les trois bénéficié de formations de secourisme, Frédéric Aupic, Arnaud Terrade et Stéphane Lapeyre ont su comment agir quand ils se sont retrouvés face à des personnes en grand danger.
FRÉDÉRIC AUPIC
Facteur à Autun (71)
« Je suis autunois et facteur depuis 1996. J’ai grandi à Autun, j’y travaille et j’y vieillirai sûrement. Un matin, j’ai aperçu une situation pour le moins inhabituelle. Une octogénaire était à genoux sur le sol près d’un point relais, la tête dans un seau, la trachée écrasée contre le bord. Le corps étendu sur l’asphalte semblait sans vie. Elle était inconsciente. Je l’ai mise en position latérale de sécurité et son souffle a repris. J’ai demandé à une jeune fille d’appeler les secours. Cette dame est aujourd’hui en vie et je me dis que c’est aussi le rôle du facteur, de par sa proximité, de pouvoir réagir dans ce type de situation. »
ARNAUD TERRADE
Facteur services expert à Aurillac (15)
« Au centre de tri d’Aurillac, je triais les colis, quand soudainement un chauffeur livreur a fait un infarctus. Une collègue m’a demandé de prendre le relais du massage cardiaque. Je me suis précipité sur ce corps inanimé et j’ai reconnu le visage de mon collègue. Se retrouver dans cette situation face à une personne que vous connaissez, c’est très dur. J’ai continué le massage. Un quart d’heure plus tard, les pompiers sont arrivés avec un défibrillateur. Soulagement, il est revenu à la vie. Les pompiers m’ont dit que c’est grâce à ma formation de premiers secours que mon collègue allait continuer à vivre. Suite à cela, mes cheffes ont souhaité réaliser une vidéo explicative de cet événement pour rappeler les gestes qui sauvent. J’espère que d’autres collègues seront inspirés par cet exemple. »
STÉPHANE LAPEYRE
Organisateur analyste à Narrosse (40)
« C’était à la rentrée de mes congés d’été. Pour se retrouver, les collègues et moi avions décidé de manger au restaurant. Soudain, on a entendu le bruit d’une personne qui était en train de s’étouffer à la table voisine. En me tournant vers eux, j’ai vu que le mari de la victime était dans un état de panique total. Le visage de la dame virait au violet. J’ai décidé d’agir et d’appliquer le geste que j’avais appris grâce à une formation aux premiers secours que j’avais suivie à La Poste. Je n’ai pas réfléchi. Je l’ai prise de dos pour réaliser la méthode de Heimlich, c’est ce qui l’a sauvée. Ces situations n’arrivent pas tous les jours, heureusement, mais elles peuvent survenir n’importe quand et se former peut sauver des vies. »
Photographe : Joffrey Piguet
Assistants : Elliott Laurens, Lou Respinger, Clémentine Sicard
Journaliste : Rébecca-Alexie Langard