Pompiers et volontaires

Reconnus comme postiers auprès de la société, certains revêtent parfois une seconde casquette. Tous les trois pompiers volontaires, Cyrille Strohmenger, Valérie Lecorre et Emmanuelle de Castro ont combattu avec témérité les grands feux qui ont ravagé la France l’été dernier.

« Un souffle chaud, le bruit d’un ouragan, des flammes de plusieurs mètres de haut à maîtriser. Voici ce qui a été mon quotidien, l’été dernier, lors des grands feux de forêt qui ont ravagé la France. L’adrénaline monte en moi à chaque fois que mon bipeur retentit. Cet engagement, je l’ai dans la peau. Pourtant, pompier n’est pas mon métier, mais ma passion. Car ma véritable profession est postier. Trieur au début de ma carrière, j’ai gravi les échelons et travaille désormais au centre Chronopost de Narbonne, en tant que manager d’équipe. Calme et protecteur, je suis, aux yeux de mes collègues, le “papa” de l’équipe. La porte de mon bureau est d’ailleurs toujours grande ouverte et je suis à l’écoute des difficultés de chacun. »

« Cela fait maintenant 17 ans que je suis pompier volontaire sur ma commune de Gourin en plus d’être factrice. C’est ce sentiment d’appartenance à une communauté qui me motive au quotidien. Cet été, grosse panique, il y avait des départs de feux partout. Fin juillet et début août, lorsque j’étais en vacances, mon chef de centre m’a appelée. Il manquait du personnel… En quelques jours seulement, j’ai fait 37 heures d’intervention. J’ai même dormi au milieu d’une forêt en feu, sous mon camion ! C’était impressionnant. Quand on est arrivés, il y avait des flammes qui s’élevaient aussi haut que le clocher de Gourin ! C’est si rare d’avoir des feux de cette ampleur en Bretagne, c’était du jamais-vu. »

« Des pins à perte de vue : mon paradis de quiétude. Les Landes, j’y suis née et j’y vis depuis quarante et un ans. Pour rien au monde je ne les quitterais. J’ai intégré, il y a quatre ans, le bureau de poste de Mont-de-Marsan où j’exerce en tant que conseillère clientèle pro. Chaque jour, je m’efforce de répondre au mieux aux besoins de mes clients. Toutes les trois semaines, de dix-neuf heures à sept heures du matin, c’est un autre uniforme que je revêts. Celui de pompier. Cet été, j’ai participé à de nombreuses opérations de maîtrise de feux. La lance entre les mains, j’ai alors pour rôle d’arroser les flammes afin de circonscrire le feu. L’adrénaline et la passion sont alors mes meilleures alliées. »

Photographe : Guillaume Garat, Laura Pelissier
Assistants : Margo Arnaud, Léa Gorges, Capucine Liger et Valérie Roumeliotis-Ottavy
Journaliste : Opale von Kayser, Finley Cutts