La proximité, c’est parfois bien plus qu’un métier. Confrontés à des situations d’urgence, Sylvie Lepers, Christophe Buaud et Chérine Jemili ont su faire preuve de sang-froid pour venir en aide à leurs prochains.
SYLVIE LEPERS
Factrice à Bondues (59)
« Comme tous les jours, je faisais ma tournée et je longeais le canal. J'ai entendu des cris et en passant sur le pont, j'ai aperçu au loin une personne qui était tombée dans l’eau en essayant de sauver son chien. Je n'ai pas cherché à comprendre, Je me suis dépêchée de pédaler en alertant les passants que je croisais. Avec plusieurs joggers et un couple qui passaient par là, on a formé une chaîne humaine ce qui a permis de l’atteindre et de la sortir du canal. L’eau était peut-être à 2 ou 3 degrés… Elle était glacée ! Quand on arrive sur place, il y a toujours cette crainte que cette personne se noie devant nous, c’est une pensée épouvantable, je devais intervenir. Ce qui me plaît le plus dans mon métier, c’est le contact humain, je suis attachée aux gens. »
CHRISTOPHE BUAUD
Facteur à Saint-Jean-de-Boiseau (44)
« Dans la vie de tous les jours, on mange, on boit, on dort et on va voir sa boîte aux lettres. On fait partie de la vie. Ce jour-là, une femme suspendait son enfant par le pied depuis le balcon de son appartement… Je suis monté le plus rapidement possible, la porte était ouverte et donc je suis rentré dans la pièce. J’ai agrippé la main de la mère pour l’empêcher de lâcher l’enfant. Avec l’aide de jeunes voisins du quartier, on a sauvé la vie de la petite. Quand on est postier, on a un rôle à jouer et une certaine responsabilité. Le facteur est comme un garant social qui porte un regard bienveillant sur les habitants. »
CHÉRINE JEMILI
Responsable exploitation service client à Val-de-Reuil (27)
« Ce matin-là j’avais une réunion importante et je m'étais réveillée tôt pour me préparer. Je sortais de chez moi quand j'ai entendu ma voisine appeler à l'aide. Elle avait perdu les eaux et ça faisait déjà 1h30 qu’elle avait des contractions. Heureusement que j'ai eu le réflexe d'appeler les pompiers, il y avait tellement d'adrénaline, de stress… Ils sont arrivés au moment où le bébé commençait à s'engager. J'ai vraiment été un soutien pour ma voisine. L’accouchement s’est terminé dans son salon. Ce jour-là, j’ai vraiment eu l’impression d’accompagner la vie. Comme pour mes facteurs, je cherche à être une présence rassurante. Je veux toujours aider mon prochain. »
Photographe : Ezaï Swinn
Assistants : Maxime Turpault, Maëlle Lafarge et Marguerite Besombes
Journaliste : Finley Cutts